Quatre regards féminins sur la Gaspésie
Exposition temporaire présentée du 22 octobre au 15 décembre 2024.
Le Musée acadien du Québec (MAQ) est heureux de souligner le 15e anniversaire des Rencontres de la photographie en Gaspésie en présentant l’exposition temporaire Quatre regards féminins sur la Gaspésie.
L’exposition met de l’avant le travail de quatre photographes internationales ayant effectué une résidence de création en Gaspésie. Il s’agit de Maude Arsenault (Québec), Lara Gasparotto (Belgique), Marine Lécuyer (France) et Chieko Shiraishi (Japon). Ces artistes se sont inspirés du territoire gaspésien pour créer des œuvres photographiques dignes de leurs univers personnels et poétiques. Leur travail est mis en espace par le commissaire Claude Goulet, fondateur et directeur artistique des Rencontres de la photographie en Gaspésie.
Le public est invité à venir découvrir quatre démarches artistiques distinctes :
Maude Arsenault arpente les berges, plages, falaises et paysages marins de la côte gaspésienne, en capturant, en images et en vidéo, les transformations de ce territoire. Lara Gasparotto propose des images mêlant douceur et sauvagerie, transportant le spectateur dans un royaume imaginaire, empreint de désir d’évasion. Marine Lécuyer s’écarte du réel pour offrir une expérience sensible et subjective de la Gaspésie par le prisme de la fiction. Chieko Shiraishi, virtuose du tirage argentique, sublime ses photographies à travers cette technique. Son univers, à la fois poétique et introspectif, invite à une contemplation profonde.
Le vernissage de l’exposition aura lieu le dimanche 3 novembre, de 14 h à 16 h, au MAQ.
Chieko Shiraishi est une photographe japonaise née en 1968 à Yokosuka, au Japon. Véritable virtuose du tirage argentique (elle a étudié la photographie et le développement en chambre noire avec notamment Katsuhito Nakazato et Kazuo Kitai), elle se sert de cette technique pour mieux sublimer ses images. Son univers si particulier est poétique et profondément introspectif. Son livre photographique Shikawatari a reçu le prestigieux Higashikawa Prize Special Photographer Award en mai 2021.
Démarche artistique :
Les images de Chieko sont des photographies argentiques créées en utilisant la technique de retouche appelée zokin-gake (essuyage au chiffon), très populaire parmi les photographes dans le Japon des années 1920 et 1930. Cette technique venue de l’étranger était utilisée comme un moyen de retouche photographique. Les amateurs de l’époque en ont fait un usage expérimental, comme une nouvelle forme d’expression artistique. Cette technique a vraiment connu une évolution propre au Japon.
Ces clichés où la présence humaine se fait silencieuse dévoilent l’errance de la photographe et sa confrontation à ce royaume où vivants et esprits mystiques se rencontrent. On se retrouve, devant les images de Shiraishi, guidés par les cerfs, transportés aux portes d’un monde enchanteur et sacré.
Référence :
https://www.photogaspesie.ca/portfolio/chieko-shiraishi-a-carleton-sur-mer/
https://actuphoto.com/36937-5-questions-a-chieko-shiraishi.html#:~:text=La%20photographe%20japonaise%20n’en%20est%20pas%20%C3%A0%20ses%20d%C3%A9buts.%20Elle
Site web : https://www.instagram.com/chieko.shiraishi/
Lara Gasparotto (Liège, 1989) est diplômée de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc (Liège). Elle vit et travaille à Anthisnes, en Wallonie (Belgique). Son travail a été exposé à de nombreuses reprises en Belgique et à l’étranger, notamment à la Biennale de la Photographie de Liège, au Bonnefantenmuseum (Maastricht), au Guandong Museum of Arts (Guangzhou), au 3 Shadows Arts Center (Pékin), à l’OCT Arts Center (Shenzhen) au FotoMuseum Den Haag, au Botanique (Bruxelles) et au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris.
Elle compte cinq livres à son actif et travaille occasionnellement comme curatrice. Depuis 2019, elle travaille également sur le projet African Vox, mis en place avec la muséologue Basika Paola. Le projet African Vox a été lancé dans le but de stimuler la création de l’art contemporain belge en invitant de jeunes artistes belges et congolais à se réapproprier leur histoire coloniale. L’histoire complexe qui lie ces deux pays reste, encore aujourd’hui, un sujet tabou des deux côtés de l’hémisphère.
Démarche artistique :
Une série photographique capturant l’essence de la Nature de la Gaspésie. Ses arbres, ses torrents et rivières, ses vols d’oiseaux, ses roches. Ces images, imprégnées d’un caractère à la fois sauvage et doux, emmènent les spectateurs dans un univers de rêve, évoquant un désir d’évasion vers cette région mystérieuse.
Chaque image, révélant la beauté complexe des éléments de la nature, des rochers accidentés aux délicats champignons, peint une image vivante de ce paysage serein mais sauvage, invitant le public à explorer et à s’immerger dans ce monde captivant.
C’est avant tout le regard d’une mère qui observe le monde à hauteur de son enfant.
Référence : https://www.photogaspesie.ca/portfolio/lara-gasparotto-a-matapedia/
Site web : https://laragasparotto.com/about/
Née en 1986, Marine Lécuyer vit et travaille en Nouvelle-Aquitaine (France). Photographe autodidacte, elle développe une écriture personnelle à la croisée du réel et de l’imaginaire, principalement tournée vers l’exploration de la notion de territoire, qu’il soit géographique ou intime. Ses récits interrogent les mondes sensibles qui nous entourent, et s’articulent autour de la question de la trace, de la disparition et du souvenir, avec une attention particulière portée à nos manières d’habiter le monde et notre relation au vivant. Des expositions individuelles et collectives lui permettent de montrer son travail dans différents festivals et lieux culturels en France et à l’étranger. Ses photographies sont représentées par la galerie Arrêt sur l’image à Bordeaux.
Démarche artistique :
« Falaises, forêts, rivières. Signes, apparitions, présences. Pluie et brouillard. Au cours de ce temps de résidence en Gaspésie, je m’éloigne du réel et avance dans un monde où le ciel recouvre la terre. Je marche dans un nuage et tourne mon regard vers la beauté et la puissance des espaces naturels que je traverse, saisie par la fragilité de la présence humaine qui les habite. Ici, là-bas, ailleurs : il y a nos tentatives pour être au monde, nos échecs et nos espoirs. Le fleuve se transforme en mer, et dans les arbres la lumière devient or. Sur la plage, je touche du bout des doigts les millions d’années qui se détachent de la falaise pour glisser vers l’horizon. C’est ici l’un des bords du monde, et l’on y raconte que la terre, la roche, les étoiles et la mer y sont éternelles. »
Expérience sensible et subjective du territoire de la Gaspésie, Préludes emprunte les chemins de la fiction pour explorer les contours d’une nature élégiaque et vibrante, mise en relation avec la présence éphémère de l’humain, dans un monde où les temporalités se mélangent.
Référence : https://www.photogaspesie.ca/portfolio/marine-lecuyer-a-perce/
Site web : https://marinelecuyer.com/a-propos-bio/
D’abord derrière l’objectif dans le milieu de la mode, Maude Arsenault (b.1973, Montreal), photographe, artiste, mère et féministe, bifurque il y a une dizaine d’années vers les arts visuels. Son travail investit les thèmes de la représentation féminine, de l’espace privé, de la domesticité et de l’intimité dans le cadre d’une démarche photographique et matérielle qui oscille entre compositions abstraites, autoportraits, paysages et images documentaires. Elle explore à partir de l’image photographique et imprimée, le collage, la sculpture et l’installation. Ce faisant, ses projets déploient des corps-espaces et des espaces du corps inattendus, dans une perspective d’autodétermination pour les femmes.
Maude Arsenault vit entre Montréal et New York, elle a présenté des expositions et des présentations publiques au Canada, aux États-Unis, en France et au Japon. Au cours des dernières années, elle a réalisé diverses résidences de recherche-création aux États-Unis, en France, au Japon et au Canada. En 2020, elle a publié Entangled, un premier livre photographique, avec l’éditeur Deadbeat Club Press de Los Angeles et a de nouveau lancé un second ouvrage en novembre 2023, Resurfacing, avec le même éditeur à l’occasion de la foire PARIS PHOTO. Son livre Entangled a été finaliste à titre de livre photographique de l’année au Singapore Photography Festival (2020) et au FELIFA de Buenos Aires (2021) et vient d’être ré-éditer pour une seconde fois.
Maude Arsenault est titulaire d’un certificat en histoire de l’art de l’Université de Montréal et d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. Elle est récipiendaire de la Bourse Claudine et Stephen Bronfman en art contemporain 2023, de la bourse Yvonne L. Bombardier 2021, en arts visuels , de la bourse du Centre des Femmes de l’UQAM 2020 et de plusieurs bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada. Maude a remporté le prestigieux Grand Prix international de photographie Hariban Award au Japon en 2020, où elle a été sélectionnée par Lucy Gallun, conservatrice de la photographie au MoMA de NY, d’Emma Bowkett, critique d’art au FT Magazine, Royaume-Uni, de Felix Hoffman, directeur du Musée de la photographie C/O Berlin et de Ma Quan, professeur émérite en Chine. En 2024, Maude fait actuellement partie de la prestigieuse liste des nommées pour le prix international Leica Oskar Barnack.
Les œuvres de Maude Arsenault font partie de diverses collections privées et publiques incluant celles du MoMA (NY), Pier24 San Francisco, NY City Public Library, Benrido Atelier (Japon) et plusieurs autres.
Démarches artistique :
Cette exposition est le résultat d’une résidence de recherche en Gaspésie à l’été 2022 et à l’automne 2023. J’ai souhaité inscrire ce projet dans la continuité de l’œuvre Étoffe de soi : plis et replis que j’ai présentée à Percé en 2021. Mon intention étant de réfléchir de nouveau aux espaces des corps féminins et aux notions de lieu et de nature en transformation. Ainsi, à partir d’observations photographiques du paysage et du littoral gaspésien en érosion dû aux changements climatiques, j’ai voulu penser, en parallèle, aux mutations des corps féminins, à leurs effritements, leurs représentations, leurs oppressions, leurs charges, leur protection et leur impermanence.
Lors de ces séjours en Gaspésie, j’ai documenté en photographie et en vidéo, les berges, les plages, les falaises et les paysages marins de la côte qui sont en transformation, en les investissant de mon corps de femme, par le biais d’actes performatifs, d’autoportraits et de pièces sculpturales in situ. Mes recherches matérielles, mes essais photographiques et vidéos ont tenté de poser un regard introspectif sur le micro et le macro-paysage dans son rapport aux corps-espaces-territoires auxquels nous nous rapportons dans la formation de nos identités individuelles et collectives. Plus spécifiquement, j’aborde nos altérations, nos traversées et nos finalités, dans le contexte d’une crise climatique et sociale qui bouleverse nos équilibres écologiques, corporels, économiques et identitaires.
Sur ce majestueux territoire en bouleversement, j’ai imprégné les lieux afin d’y créer l’exposition photographique et sculpturale Naviguer dans un océan de chair.
Le travail de Maude Arsenault investit les thèmes de la représentation féminine, des espaces privés, de la domesticité et de l’intimité, dans le cadre d’une approche photographique et matérielle qui oscille entre compositions abstraites, autoportraits, paysages et images documentaires. Maude explore, à partir de l’image photographique et imprimée, le collage, la sculpture et l’installation. Ce faisant, ses projets déploient des corps espaces et des espaces du corps inattendus, dans une perspective d’autodétermination pour les femmes.
Référence : https://www.photogaspesie.ca/portfolio/maude-arsenault-a-carleton-sur-mer/
Site internet : https://www.maudearsenault.com/info
À propos des Rencontres de la Photographie en Gaspésie
Événement estival annuel, les Rencontres de la photographie en Gaspésie font découvrir depuis 15 ans la création photographique contemporaine, son langage, ses codes et ses diverses esthétiques en occupant un territoire : la Gaspésie. L’événement y déploie une série d’expositions et d’installations, des événements publics conçus comme un espace de réflexion et d’initiation ainsi qu’un programme de résidences d’artistes et d’échanges avec des festivals d’autres pays. Info : www.photogaspesie.ca.
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MUSÉE FERMÉ : 21 décembre au 6 janvier inclusivement. Joyeuses fêtes !
mardi au vendredi : 9 h à 12 h + 13 h à 16 h
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