Gaspésie
Le premier groupe d’arrivants acadiens en Gaspésie fuit la déportation et trouve refuge, en 1758, à l’embouchure de la rivière Ristigouche. Ce sont environ 1000 personnes qui se regroupent près du poste français fortifié de Petite-Rochelle. Après la destruction de cet établissement par les Anglais à l’été 1760, plusieurs partent vers Québec, tandis que d’autres s’installent définitivement dans la région.
Quelques familles fondent Bonaventure vers 1761. Elles choisissent probablement cet endroit en raison de la rivière qui forme un havre naturel parfaitement protégé pour se dissimuler en cas d’attaque anglaise. En 1766, un groupe ayant Charles Dugas à sa tête part de Bonaventure et fonde Tracadièche (Carleton-sur-Mer). En 1774, 81 Acadiens exilés en France arrivent en Gaspésie sur les navires de Charles Robin. Ils sont recrutés par ce marchand jersiais pour ses pêcheries de Paspébiac. Plusieurs autres villages accueillent des Acadiens dans la Baie-des-Chaleurs, entre autres, Nouvelle, Saint-Omer, New Richmond, Caplan, Saint-Siméon, Saint-Alphonse et Saint-Elzéar. Aujourd’hui, ils forment près de 70 % de la population.
Attirés par les terres de la vallée de la Matapédia que leur offre la politique de colonisation du Québec, des Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard fondent, en 1870, le village de Saint-Alexis-de-Matapédia. Un autre groupe des Îles de la Madeleine s’établit à Lac-au-Saumon à partir de 1896.
Nous retrouvons en grand nombre dans la région des Alain, Arsenault, Babin, Bernard, Berthelot, Boudreau, Bourg, Bujold, Cyr, Comeau, Dugas, Gallant, Gauthier, Henry, Landry, Leblanc, Poirier et Turbide.
Veuillez appuyer sur un nom dans la liste ci-dessous pour vous rendre directement à sa section attitrée.
Lac-au-Saumon
Place de l’Acadie
Lieu d’intérêt
19 Rue du Noviciat, Lac-au-Saumon, Gaspésie
Place de l’Acadie est un parc dédié aux familles acadiennes qui, dès 1896, sont venues défricher et mettre en valeur les terres de la future Municipalité de Lac-au-Saumon. Un mémorial à leurs espoirs réalisés et à la fierté de leurs racines. Un lieu de mémoire et de reconnaissance. Apprenez-en plus sur l’histoire des Acadiens et de l’Acadie : découvrez où vos ancêtres se sont établis en suivant l’itinéraire indiqué sur la carte. À partir de Place de l’Acadie, il est ainsi possible de visiter le circuit patrimonial acadien composé d’environ 60 panneaux qui sont présents principalement le long du rang des Acadiens (rang 3) et du rang des Pionniers (rang 4). Quelques autres panneaux sont également localisés au rang des Ancêtres (rang 5) et au rang des Défricheurs (rang 6) ainsi que le long de la route 132. Sur ces panneaux figurent les noms des pionniers d’origine acadienne, provenant en grande majorité des Îles-de-la-Madeleine, ayant défriché les lots de terre. Afin d’aider à situer les visiteurs, de grands panneaux de plus grande taille sont présents à des endroits stratégiques le long des rangs 3, 4, 5 et 6 sur lesquels apparaît une carte montrant la localisation de chacun des lots. À noter que sur chacun de ces panneaux, un code QR permet de lire des notes historiques et généalogiques au sujet des familles pionnières.
© Marc Thériault
École-chapelle
Lieu d’intérêt
1012, rang des Acadiens, Lac-au-Saumon, Gaspésie.
L’école-chapelle est érigée en 1899 sur le lot 24 du 3e rang du canton Humqui par Pierre-Olivier Turbide (1856-1926). Ce dernier agit également comme le premier sacristain et l’un des premiers instituteurs de l’école-chapelle. À l’automne de cette même année, on y commence l’instruction des enfants du rang. C’est là que plusieurs générations d’Acadiens font leurs classes. Comme son nom l’indique, l’édifice sert également de lieu de culte de 1899 à 1907, année de la construction de la première église. Le bâtiment, modifié depuis, appartient toujours à la famille Turbide, soit aux enfants de Monsieur Bertrand Turbide, petit-fils de Pierre-Olivier.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
© École-chapelle – Geneviève Gagné
Plaques commémoratives –Église de Saint-Edmond
Lieu d’intérêt
42, rue Bouillon, Lac-au-Saumon, Gaspésie.
Cette plaque se trouve à l’intérieur de l’Oratoire Saint-Joseph. Elle fut installée en 1996 à l’occasion des festivités entourant le 100e anniversaire de l’arrivée des premiers Acadiens à Lac-au-Saumon. Une plus grande plaque était également située à l’intérieur de l’église jusqu’en 2017, année de sa transformation en centre multifonctionnel suite à son achat par la municipalité. Sur ces plaques figurent les noms de plusieurs familles d’origine acadienne.
La mémoire en fête !
Pour conserver la mémoire des premiers Acadiens venus des Îles de la Madeleine, s’établir au Lac-au-Saumon, le Comité des Fêtes du Centenaire de leur arrivée, a versé une importante cotisation pour le paiement des portes de l’église paroissiale. *
* Par souci de fidélité, les textes des plaques commémoratives apparaissant en italique dans ce guide ont été reproduits intégralement, y compris les erreurs s’y trouvant.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
© Plaques commémoratives – Église de Saint-Edmond – Geneviève Gagné
Oratoire St-Joseph
Lieu d’intérêt
49, rue de l’Oratoire, Lac-au-Saumon, Gaspésie.
L’Oratoire Saint-Joseph représente la concrétisation du rêve entretenu par l’abbé Alexandre Bouillon, curé fondateur de la paroisse de Saint-Edmond-de-Lac-au-Saumon. Il est animé par une fervente dévotion à l’égard de saint Joseph auquel il confie la tâche de veiller sur sa paroisse. En juillet 1921, l’abbé lui fait ériger une chapelle sur un promontoire près du cimetière. Il y célèbre une première messe le 1er octobre 1924 après que l’évêque de Rimouski, Mgr Joseph-Romuald Léonard, lui donne l’autorisation par décret le 16 juillet de la même année. De nos jours, la messe y est célébrée chaque mercredi matin durant la période estivale. De nombreuses activités culturelles s’y sont déroulées dont les Mercredis de l’Oratoire, de 1998 à 2017, lors desquels se produisaient divers artistes de la région. À la fête nationale des Acadiens, une soirée était consacrée à la thématique acadienne. Depuis 1997, l’oratoire Saint-Joseph est cité immeuble patrimonial par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
© Fabrique Saint-Edmond de Lac-au-Saumon
Berceau de la colonisation acadienne
Lieu d’intérêt
Le berceau de la colonisation acadienne, qui possède une valeur patrimoniale, fait partie du plan d’urbanisme de la municipalité et du plan d’intégration à l’architecture. Les nouvelles constructions dans ces deux rangs doivent s’insérer harmonieusement dans l’environnement paysager du berceau de la colonisation. Quatorze panneaux soulignent la présence acadienne dans le rang des Acadiens (3e Rang) et quatre dans le rang des pionniers (4e Rang). Ceux-ci sont installés en 1996 lors du 100e anniversaire de l’arrivée des premiers Acadiens.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
Saint-Alexis-de-Matapédia
L’histoire de Saint-Alexis-de-Matapédia prend racine à Rustico, Île-du-Prince-Édouard, en 1860. Les Acadiens de l’île ont besoin de nouvelles terres à défricher pour établir la jeunesse qui est prête à fonder famille. Le curé de Rustico, Georges-Antoine Belcourt, prit l’initiative de la recherche d’un endroit où ses ouailles pourraient s’épanouir et vivre leur rêve de liberté. Les plateaux du canton Matapédiac surplombant la rivière Matapédia et la Restigouche au Québec, tout au fond de la Baie-des-Chaleurs, sont choisis comme terre d’élection pour ces valeureux pionniers et leurs familles.
Dès l’été 1860, une mission exploratoire confirme que le territoire est un site idéal pour s’établir. Des terres de bois franc, riches et fertiles, propres à l’agriculture, permettent d’espérer une vie meilleure. À l’automne de la même année, 4 familles et 1 célibataire s’établissent et marquent le début d’une immigration acadienne qui se termine vers 1864. La paroisse de St-Alexis est fondée en 1870, la 1e dans la vallée de la Matapédia.
Depuis, la descendance acadienne forme la majorité de la population du territoire. Il n’y a qu’à considérer les nombreux patronymes témoignant de ce fait ; Arsenault, Poirier, Martin, Gallant, Doiron, Cyr, Doucet, Richard, Pitre, Leblanc, etc.
Les traces de cette origine acadienne sont nombreuses :
- Le mémorial aux pionniers acadiens.
- Un établissement porte le nom de Rustico, de même que la rue traversant le village.
- L’accueil légendaire des Acadiens.
Texte rédigé ou colligé par Aurélien Gallant
Fête du 15 août
Événement
Saint-Alexis-de-Matapédia, Gaspésie.
Depuis 2009, les Acadiens de Saint-Alexis-de-Matapédia et des villages voisins ne manquent pas de signifier leur attachement à leurs origines. Les gens se réunissent autour du monument en hommage aux pionniers acadiens dans le petit parc aménagé à cet effet. Pour l’occasion, les participants se parent des couleurs du drapeau acadien et apportent un instrument pour le tintamarre afin de marquer bruyamment leur présence.
Après quelques discours et après avoir entonné l’Ave Maris Stella, le groupe se met en marche sur la rue principale du village et, avec grand bruit, déambule pendant quelque temps pour terminer sa marche sur le parvis de la salle municipale.
Texte rédigé ou colligé par Aurélien Gallant et le Musée acadien du Québec
Mémorial aux pionniers Acadiens
Lieu d’intérêt
Rue principale, à deux pas de l’église. Saint-Alexis-de-Matapédia, Gaspésie.
En juillet 2010, Saint-Alexis-de-Matapédia fête ses 150 ans. Pour commémorer l’implantation des premiers arrivants, le comité organisateur et la Municipalité érigent un monument à la mémoire de ces Acadiens venus de Rustico (Île-duPrince-Édouard) pour s’établir sur leur nouvelle terre d’accueil et la défricher. Le monument de granit a la forme d’une pyramide tronquée. Il repose sur un lit de pavés formant les contours de l’étoile des Acadiens, la Stella Maris. Quatre mâts sont installés, dont un arborant le drapeau acadien. Une plaque de bronze rappelle le nom des pionniers et leur rend hommage. Le monument et le parc sont inaugurés le 25 juillet 2010 en présence de nombreux dignitaires et de représentants de la communauté acadienne de Rustico.
Hommage
À nos valeureux pionniers, des Acadiens venus de Rustico,
Île-du-Prince-Édouard, en 1860, pour s’établir dans le canton Matapédia : Maurice Blaquière et Appoline Arseneau et leurs six enfants, Fabien Doiron et Ruffine Arseneau et leurs sept enfants, Simon Martin et Marguerite Gallant et leurs quatre enfants, Joseph Doiron et Marie Le Brun, Thomas Doiron, célibataire. Leur courage et leur détermination ont servi d’exemple à d’autres qui,
dès le printemps 1861, vinrent bâtir avec eux un rêve de liberté et d’entraide. Nous nous souviendrons toujours de vous. 1860-2010
Texte rédigé ou colligé par Aurélien Gallant et le Musée acadien du Québec
Source J.A.Beaulieu, Centenaire, St-Alexis-de-Matapédia. Son histoire 1860-1960 – Aux sources de notre mémoire
Pointe-à-la-Croix
Lieu historique national du Canada de la Bataille-de-la-Ristigouche
Institution
40, boulevard Perron Ouest, Pointe-à-la-Croix, Gaspésie.
www.pc.gc.ca/ristigouche
Par la présentation de nombreux vestiges provenant des fouilles archéologiques sous-marines sur l’épave de la frégate française le Machault, le centre d’interprétation commémore le dernier combat naval entre la France et la Grande-Bretagne pour la possession de la Nouvelle-France en 1760. Cette mission de secours est appuyée par des réfugiés acadiens de la Petite-Rochelle et des Micmacs de Listuguj.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
© Lieu historique national de la Bataille-de-la-Ristigouche – M.Dupuis
Centre d’interprétation de la Petite-Rochelle
Lieu d’intérêt
Coin boulevard Interprovincial et route 132, Pointe-à-la-Croix, Gaspésie.
Géré par la Société historique Machault, ce centre d’interprétation est situé dans la maison historique Young construite vers 1830. Des animateurs présentent l’histoire des Acadiens et montrent des vestiges de leur passage sur les rives de la Ristigouche.
Texte rédigé ou colligé par Michel Goudreau et le Musée acadien du Québec
Halte des Corsaires-Acadiens-de-la-Petite-Rochelle
Lieu d’intérêt
Coin boulevard Interprovincial et route 132, Pointe-à-la-Croix, Gaspésie.
La halte des Corsaires-Acadiens-de-la-Petite-Rochelle est officiellement désignée par la Commission de toponymie du Québec en 2008 sous la recommandation de la Société historique Machault.
Parmi les Acadiens, on compte plusieurs corsaires, à partir de 1755, qui soutiennent la population en apportant les vivres nécessaires à leur survie. Le corsaire agit en toute légalité en représentant l’autorité de sa nation. Il attaque les bâtiments de guerre et de commerce des États ennemis, un phénomène appelé la « course ».
Après la bataille de la Ristigouche, les corsaires acadiens refusent de déposer les armes et poursuivent leurs activités de course jusqu’en 1763. À l’aide de bateaux armés de canons, Joseph Dugas, Joseph LeBlanc dit « Le Maigre », Louis-Aman Bujold, Pierre Gauthier, Olivier Blanchard, Pierre Landry, Jean Cormier, Michel Doucet, Pierre Gaudet et bien d’autres encore harcèlent les Britanniques et leur rendent la navigation difficile.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
Carleton-sur-Mer
C’est au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle qu’un véritable peuplement permanent s’établit à Tracadièche. En fait, le peuplement de notre localité dérive de la Déportation acadienne de 1755.
Vers 1760, la majorité des Acadiens qui rejoignent le côté nord de la baie des Chaleurs adoptent Bonaventure comme lieu d’exil. Quelques années plus tard, en 1766, c’est au tour de Tracadièche d’être témoin de l’arrivée de plusieurs familles acadiennes en provenance principalement de Bonaventure, de l’île Saint-Jean (I.-P.-E.), de Beaubassin et de Nepisiguit (N.-B.) ayant Charles Dugas à leur tête. Au recensement de 1777, on trouve les noms de famille suivants : Alain, Allard, Arsenault, Barriault, Bernard, Berthelot, Boudreau, Bourg, Bujold, Comeau, Dugas, Landry, LeBlanc, Poirier et bien d’autres. De 1766 à 1780, la population de Tracadièche se compose essentiellement de familles d’origine acadienne.
C’est à cette époque, soit vers 1790, que Tracadièche devient Carleton, en référence au militaire et gouverneur de Québec, Guy Carleton. Aujourd’hui, les Gaspésiens de la Baie-des-Chaleurs d’origine acadienne forment près de 70 % de la population. Leur apport n’est pas à négliger puisque leur mode de vie, leur mentalité, leur caractère et leur langue ont contribué et contribuent toujours à façonner le portrait de cette partie de la péninsule gaspésienne.
Texte rédigé ou colligé par Pascal Alain, historien
Monument de l'Odyssée acadienne
Lieu d’intérêt
Le 16 septembre 2018, la société nationale de l’Acadie et la ville de Carleton-sur-mer ont inauguré le monument l’Odyssée acadienne. Legs des célébrations de 250e anniversaire de la ville, ce monument s’ajoute à l’aménagement du parc des Horizons.
Monument commémoratif du Grand dérangement
L’Odyssée acadienne sert à commémorer les multiples déplacements du peuple acadien. « Tracadièche a été fondée par des réfugiés acadiens en 1767, explique le président de l’Écomusée Tracadièche, Paul Lemieux, par des gens qui ont échappé à la déportation de 1755; d’où la pertinence d’avoir un tel monument chez nous, qui plus est, sur le lieu même où les premières familles acadiennes ont pris racine. Ainsi, on se souviendra de leur histoire, de leur culture, de leur résistance et de leur résilience ».
Sur le monument, un texte général explique l’histoire des Acadiens, la Déportation, et leur installation sur de nouveaux lieux de refuge. On y retrouve également un texte à caractère plus local des historiens Paul Lemieux et Pascal Alain, qui racontent dans quel contexte les Acadiens se sont installés à Tracadièche, aujourd’hui Carleton-sur-mer.
Tout au long du 250e anniversaire de la fondation de Carleton-sur-mer, dit Tracadièche, l’histoire, le patrimoine et la culture des gens d’ici ont été à l’honneur. Pour le maire, Mathieu Lapointe, avec le wigwam, l’arbre connecté et l’Odyssée acadienne érigés au parc de Horizons, la Ville souligne l’apport dans la dynamique locale des trois peuples fondateurs, soit les Micmacs, les Canadiens français et les Acadiens.« Ce monument, précise M. Lapointe, fait désormais partie des legs de la Ville de Carleton-sur-mer pour ses 250 ans, un héritage pour les générations actuelles et futures. »
Texte rédigé ou colligé par Mathieu Lapointe, maire.
Église de Saint-Joseph
Lieu d’intérêt
764, boulevard Perron, Carleton-sur-Mer, Gaspésie.
C’est dans la communauté acadienne de Carleton-sur-Mer que s’élève la plus ancienne église catholique toujours existante en Gaspésie. Une première chapelle est érigée en 1772 pour desservir la communauté. Un deuxième lieu de culte, cette fois une véritable église, la remplace en 1798. Vers 1847, en raison du délabrement de celle-ci et de la population toujours croissante, un lieu plus spacieux s’impose. C’est dans ce contexte que l’église actuelle est érigée entre 1850 et 1854 par le charpentier Pierre Côte, avec le concours de plusieurs citoyens de la localité. À ce moment, elle est entièrement faite de bois et recouverte de bardeaux. En 1917, de grands travaux extérieurs sont entrepris : le clocher est enlevé pour faire place à un prolongement de la façade, formant une tour surmontée d’un nouveau clocher. L’église est alors recouverte de briques.
Ce lieu de culte, d’influence corinthienne en raison de ses nombreux ornements, s’impose par sa valeur patrimoniale et ses nombreuses œuvres d’art majeures. En effet, les tableaux de la voûte et du chœur sont une conception de l’artiste Charles Huot, le même qui a réalisé la décoration du Parlement de Québec. D’autres sont réalisés par Antoine Plamondon, peintre québécois important.
L’église de Saint-Joseph est citée immeuble patrimonial en 2006 par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Texte rédigé ou colligé par le Musée acadien du Québec
Parc de l'Ancien Cimetière
Lieu d’intérêt
Situé en face de l’église de Carleton, Carleton-sur-Mer, Gaspésie.
Le parc de l’Ancien Cimetière représente le premier cimetière de Carleton-sur-Mer, fermé en 1962. C’est dans ce lieu que sont inhumés les réfugiés fondateurs de ce village. En 1922, pour souligner le 125e anniversaire du décès de l’abbé Joseph-Mathurin Bourg, une statue en son honneur est érigée au centre du parc.
Depuis 2010, des panneaux d’interprétation racontent l’histoire du lieu et de la présence acadienne. On y trouve également la cloche de l’ancienne église.
Texte rédigé ou colligé par Pascal Alain, historien et le Musée acadien du Québec
Source
Paul Lemieux, président de l’Écomusée Tracadièche
Écomusée Tracadièche
Institution
774, boulevard Perron, Carleton-sur-Mer, Gaspésie.
ecomuseetracadieche.com
Mis sur pied en 1997, l’Écomusée Tracadièche a pour mission d’assurer la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine humain, historique, culturel et naturel qui caractérisent Carleton-sur-Mer.
Au fil des ans, une foule de dossiers canalise l’énergie de ces passionnés de patrimoine. Mentionnons, entre autres, la programmation estivale des causeries, différentes productions telles que le DVD sur l’histoire de Carleton, le Guide du patrimoine bâti, la brochure sur l’église de Saint-Joseph et des expositions de photos d’archives, sans oublier une activité pour souligner la fête nationale des Acadiens du 15 août, l’implantation du parc de l’Ancien Cimetière et les fêtes des familles Leblanc et Landry en 2013. Une autre réalisation importante de l’Écomusée est l’acquisition de la Cabane à Eudore. Cette authentique cabane de pêcheur est accessible pour certaines activités d’interprétation sur le mode de vie des pêcheurs d’antan.
Texte rédigé ou colligé par Paul Lemieux et le Musée acadien du Québec
Parc des Acadiens
Lieu d’intérêt
À l’est de l’hôtel de ville 629, boulevard Perron, Carleton-sur-Mer, Gaspésie.
Ce lieu commémoratif souligne les racines acadiennes de la localité de Carleton-sur-Mer. Le parc est constitué d’un monument implanté en 1941 par la Société de l’Assomption en mémoire des familles fondatrices. Il rappelle les faits saillants de la déportation ainsi que les patronymes des familles pionnières.
En 1998, l’Écomusée Tracadièche ajoute un panneau d’interprétation servant à briser certains mythes, comme celui des Acadiens fondateurs du lieu qui sont âgés de quelques années lors de la déportation de 1755. Le panneau fait mention de la tradition orale voulant que les familles acadiennes fondatrices aient passé l’hiver de 1755 sur une petite île (appelée l’île aux Acadiens), située dans le barachois de la localité.
Texte rédigé ou colligé par Pascal Alain, historien et le Musée acadien du Québec
Source
Pascal Alain, historien. Histoire de Carleton, Septentrion, 1997
Paul Lemieux, président de l’Écomusée Tracadièche
Abbé Joseph-Mathurin Bourg (1744-1797)
Personnalité
L’abbé Mathurin Bourg, premier prêtre permanent à résider à Tracadièche, est un personnage incontournable dans l’histoire de la paroisse.
Déporté en Virginie à l’âge de 11 ans, le jeune Bourg se rend en Angleterre puis en France, où il entreprend des études de théologie. Ordonné prêtre à Québec en 1772, il devient le premier missionnaire résident de Tracadièche. Il rayonne auprès des Acadiens de la Baie-des-Chaleurs avec un territoire s’étendant jusqu’en Nouvelle-Écosse, ce qui lui vaudra le titre de grand vicaire d’Acadie en 1774.
En 1778, à la demande des autorités de la Nouvelle-Écosse, l’abbé Bourg intervient auprès des Malécites et des Micmacs de la rivière Saint-Jean qui menacent de se joindre aux troupes américaines, un rôle de médiateur qu’il assume tout au long de la guerre de l’Indépendance américaine.
Pendant deux décennies, l’abbé Bourg assure une présence de l’église catholique à Tracadièche et sur cet immense territoire, exerçant son ministère tant auprès des Acadiens que des Premières Nations. En 1795, il demande son rappel auprès de son évêque qui le nomme curé de la paroisse Saint-Laurent, près de Montréal, où il demeure jusqu’à sa mort.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
Bona Arsenault (1903 - 1993)
Personnalité
Bona Arsenault fait partie des illustres personnages qui marquent l’histoire de la municipalité. Auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire et la généalogie des Acadiens, ses travaux lui valent de nombreuses décorations, dont l’Ordre du Canada et un doctorat honorifique de l’Université de Moncton. L’œuvre de sa vie, publiée en 1978, est un ouvrage en six volumes de 2 800 pages intitulé Histoire et généalogie des Acadiens. Parmi ses publications, nous retrouvons notamment L’Acadie des ancêtres, Bonaventure 1760-1960, Histoire et généalogie des Acadiens en deux volumes et Louisbourg 1713-1758.
Homme politique, il représente le comté de Bonaventure au Parlement fédéral de 1945 à 1957 ainsi que le comté de Matapédia à l’Assemblée nationale du Québec de 1960 à 1976.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
© Bona Arsenault – Musée acadien du Québec
Panneau d'interprétation sur Françoise Bujold
Lieu d’intérêt
Halte municipale – 213, avenue de Port-Royal, Bonaventure, Gaspésie.
Situé au bord de la mer, le site comprend des panneaux d’interprétation portant sur l’histoire de Françoise Bujold, de la boîte à chansons et du centre d’art appelé La Piouke. Détruit par un incendie en 1994, le bâtiment est reconstruit en 2012 sous sa forme originale. Son architecture particulière inscrit ce nom dans le paysage de Bonaventure, car plusieurs maisons et chalets arborant le même style très pentu sont inévitablement appelés « Piouke ».
Texte rédigé ou colligé par le Musée acadien du Québec
© Panneau d’interprétation sur Françoise Bujold – Musée acadien du Québec
Église de Saint-Bonaventure
Lieu d’intérêt
99, avenue de Grand-Pré, Bonaventure, QC G0C 1E0, Bonaventure, Gaspésie.
L’église de Bonaventure est le quatrième lieu de culte de la localité. Une première chapelle, érigée en 1764 sur la pointe de Beaubassin, est incendiée en 1791. Une autre chapelle est aussitôt construite, puis démolie en 1797, alors que la première église prend forme sur le site actuel. Une nouvelle église est construite à partir de 1855, à l’initiative de l’abbé Jean-Louis Alain, premier curé de Bonaventure. Il voit grand et souhaite y accueillir un évêché propre à la Gaspésie. Les dimensions de cette nouvelle église lui donnent des airs de cathédrale. Elle est inaugurée en 1860, en même temps que la paroisse est érigée canoniquement.
Entre 1888 et 1896, le clocher, avec son carillon de trois cloches, est ajouté, ainsi qu’un transept surmonté d’un clocheton à sa croisée. De plus, la nef est allongée. Georges S. Dorval peint les tableaux qui ornent le plafond. Au fil des ans, des modifications sont apportées, et différents travaux de rénovation sont exécutés. En 1930, l’église est dotée d’un orgue Casavant de 31 jeux. En 2009, la réfection de la toiture est complétée. L’utilisation de l’acier inoxydable lui donne un lustre remarquable.
Le site du patrimoine de l’Église-de-Saint-Bonaventure est constitué en 2003. L’église est classée immeuble patrimonial en 2012 par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Texte rédigé ou colligé par Paul Lemieux et le Musée acadien du Québec
© Église de Saint-Bonaventure – Dylan Page
Fêtes acadiennes
Événement
La communauté acadienne de Bonaventure est fière de ses racines et de son héritage. C’est dans cet esprit qu’un comité voit le jour en 2013 pour organiser la première édition des Fêtes acadiennes à Bonaventure, et ce, avec l’objectif d’en faire un rendez-vous annuel durant la semaine du 15 août.
Cet événement met l’accent sur les couleurs acadiennes de la collectivité. La programmation vise une clientèle multigénérationnelle. Les activités s’adressent aux citoyens de l’endroit, à ceux des localités environnantes et aux visiteurs de passage qui se joignent aux festivités.
Pour l’occasion, la population et les gens d’affaires sont invités à décorer maisons et commerces avec une thématique acadienne. Du théâtre, un défilé avec drapeau et autres effigies, une messe, des activités à caractère historique gravitant autour du Musée acadien du Québec ainsi que des spectacles complètent la programmation.
Texte rédigé ou colligé par le Musée acadien du Québec
© Fêtes acadiennes 2022 – Musée acadien du Québec
Françoise Bujold (1933 - 1981)
Personnalité
Françoise Bujold se démarque par une démarche originale et riche dans plusieurs domaines artistiques : les arts graphiques, l’édition d’art, la poésie, la dramaturgie, la radio, le cinéma, l’enseignement et la chanson. À une époque où les femmes sont encore peu nombreuses à s’aventurer en arts et en littérature au Québec, elle est la première étudiante admise à l’Institut des arts graphiques de Montréal. La Gaspésie habite toute son œuvre, tant visuelle qu’écrite. Son œuvre picturale est présente dans de nombreuses collections privées et publiques.
Elle publie cinq recueils de poésie et fonde sa propre maison d’édition. Entre 1959 et 1961, Radio-Canada présente huit de ses radiothéâtres. En 1959, elle enseigne la gravure à des enfants au Centre d’art de Percé et à des enfants micmacs de la réserve de Gesgapegiag à Maria. Ce travail sera à l’origine de quatre livres d’artistes. En collaboration avec Jacques Godbout, elle réalise un film sur ces enfants, produit par l’Office national du film.
En juillet 1961, Françoise Bujold et son mari ouvrent La Piouke, une boîte à chansons doublée d’un centre d’art. La chanson québécoise en est alors à ses premiers balbutiements, et les lieux pour se produire sur scène sont rares. L’aventure de la boîte à chansons prend fin à l’automne 1962.
Sa mémoire demeure toujours vivante à Bonaventure grâce à la bibliothèque municipale qui porte son nom et qui présente une exposition sur son œuvre.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
© Françoise Bujold – Musée acadien du Québec
Musée acadien du Québec
Institution
95, avenue Port-Royal, G0C 1E0, Bonaventure, Gaspésie.
www.museeacadien.com
C’est grâce à la ténacité et au travail passionné de Juliette Gauthier-Barette que le Musée historique acadien est inauguré, en 1960, à l’occasion du bicentenaire de Bonaventure. Installé en premier dans les bâtiments Robin, il déménage dans la salle publique en 1974. Cet édifice datant de 1914 abrite à l’origine une académie pour garçons ainsi que la caisse populaire. Il est déplacé, en 1977, de l’avenue de Grand-Pré vers son emplacement actuel. En 1987, le Musée acquiert la collection du Musée de Carleton, fermé depuis 1979, et dont la fondation revient aussi à une femme, Évelyne Allard-Landry. C’est finalement en 1990, à la suite de sa restauration et de sa reconnaissance par le ministère de la Culture et des Communications, que le Musée acadien du Québec développe sa vocation actuelle. Cette institution muséale a pour mission de faire connaître la destinée acadienne en terre québécoise en sauvegardant, en conservant et en diffusant ce riche héritage.
Les expositions, Une Acadie québécoise et Secrets d’Acadiens – Les coulisses de la rue Grand-Pré permettent de bien comprendre l’histoire des Acadiens et leur contribution à la société québécoise. Parallèlement, le musée s’ancre dans la réalité culturelle de la région en organisant des expositions temporaires, des conférences et du cinéma.
Texte rédigé ou colligé par Louise Cyr et le Musée acadien du Québec
© Musée acadien du Québec – Dylan Page
Parc des familles souches
Lieu d’intérêt
Avenue de Grand-Pré, entre l’église et le Centre Bonne Aventure, Bonaventure, Gaspésie.
Le parc des familles souches est inauguré le 15 août 2004 lors de la fête des Acadiens. En plus d’un aménagement paysager, cet espace de détente contient six plaques commémoratives et deux monuments dédiés aux familles Arsenault, Bourdages, Babin, Bujold, Forest, Henry et Poirier sur lesquelles on peut lire, pour chacune d’elles, un bref historique de l’arrivée de l’ancêtre. D’autres plaques viendront s’ajouter au fil des ans pour souligner l’apport important d’autres familles souches de Bonaventure.
Texte rédigé ou colligé par Johanne Poulin et le Musée acadien du Québec.
© Parc des familles souches – Ville de Bonaventure
Parterre floral
Lieu d’intérêt
Site du Musée acadien du Québec, Bonaventure, Gaspésie.
Le parterre floral, conçu par Ghislain Babin, est inauguré en 2010 lors du 250e anniversaire de Bonaventure. Il met en valeur l’origine acadienne de la communauté. Au centre du parterre, une grosse pierre, comme une île, représente le territoire de Bonaventure que l’étoile de mer mythique envahit pour exprimer l’influence des pionniers. Tout autour, des arbustes symbolisent les générations issues des fondateurs acadiens. Ces potentilles étalent des milliers de fleurs jaunes à cinq pétales, comme l’étoile du drapeau acadien, et chacune représente un citoyen de Bonaventure.
Un drapeau acadien, produit de la fusion du verre et réalisé par Julie Frappier, surplombe la création florale. L’étoile du drapeau est métamorphosée en une fleur qui ouvre ses pétales d’or pour annoncer une ouverture sur les citoyens venus d’ailleurs. L’oeuvre symbolise l’épanouissement d’une communauté moderne, mixte et confiante en son avenir.
Texte rédigé ou colligé par Diane Robert et le Musée acadien du Québec
© Parterre floral – Musée acadien du Québec
Chandler
Mary Travers dite "La Bolduc" (1894-1941)
Personnalité
Musicienne autodidacte, Mary Travers, dite « La Bolduc », marque profondément le folklore québécois. Née à Newport, Mary fait partie d’une famille modeste. Son père, Lawrence Travers, est un anglophone de souche irlandaise et sa mère, Adéline Cyr, est d’origine acadienne. Mary Travers se fait appeler « La Bolduc » du nom de son mari Édouard Bolduc. Avec le début de la Grande Dépression, elle se produit en public afin d’accroître le revenu de la famille. Sa carrière professionnelle débute en 1927 lors des soirées au Monument-National de Montréal. Ses chansons racontent le quotidien des petites gens des villes et des campagnes dans la langue du peuple. Elle compose ses airs dans la cuisine, pendant ses nombreuses grossesses, tout en s’inspirant du folklore qu’elle connaît. Ses chansons, tantôt optimistes, prennent aussi des airs ironiques. Pour se distinguer, La Bolduc ajoute des refrains chantés construits avec des syllabes ou des mots saugrenus appelés « turlutes », une forme d’expression musicale folklorique.
De simple ménagère vivant dans la pauvreté, elle devient une légende. En plus de produire des disques, elle entreprend d’importantes tournées au Québec et en Nouvelle-Angleterre avec d’autres artistes. Mary Travers n’a pas de formation musicale à proprement parler. Pourtant, durant sa carrière, cette femme au parcours extraordinaire enregistre 46 disques contenant 91 chansons. Elle décède à Montréal à l’âge de 47 ans.
Texte rédigé ou colligé par le Musée acadien du Québec
© Mary Travers, dite La Bolduc – Musée de la Gaspésie
Site Mary Travers dite "La Bolduc"
Institution
342, route 132, Chandler, Gaspésie.
Le Site Mary Travers dite « La Bolduc » ouvre ses portes en 1994. Il évoque la vie, l’oeuvre et la carrière de la toute première auteure-compositrice-interprète du Québec et du Canada français. Une animation narrative et chantante relate la vie et les chansons de La Bolduc, notamment avec l’activité « Soirées du bon vieux temps », un concept qui allie musique et théâtre, et qui inclut des anecdotes d’antan.
Texte rédigé ou colligé par le Musée acadien du Québec
© Exposition Mary Travers dite La Bolduc à Newport – Photo de la page Facebook du site Mary Travers (La Bolduc)
Gaspé
Musée de la Gaspésie
Institution
80 boul. de Gaspé, Gaspé, Gaspésie.
www.museedelagaspesie.ca
Le Musée de la Gaspésie est l’endroit pour découvrir ou redécouvrir l’histoire de la péninsule. L’exposition, intitulée Gaspésie… Le grand voyage!, ainsi que d’autres expositions présentées portent sur l’histoire, l’art, le patrimoine et la culture des Gaspésiens, dont plusieurs sont d’origine acadienne. Le Musée offre également diverses activités comme des conférences, des activités spéciales et des programmes éducatifs. Il abrite le Centre d’archives de la Gaspésie. De plus, l’institution muséale édite le Magazine Gaspésie, doyen des magazines d’histoire au Québec.
Texte rédigé ou colligé par le Amélia Giroux-Gagné et le Musée acadien du Québec.
© Musée de la Gaspésie
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