Collection d’objets – Culture Matérielle

Télécharger l’image

Fragment de l’épave du Marquis de Malauze

Informations sur l’objet

Période historique

c. 1745-1760

Dimensions

Hauteur : 9 cm. Largeur : 86,30 cm. Profondeur : 5 cm.

Classification

Outillage et équipement -- Guerre

Numéro d’accession

1980.1.105

Division

Culture matérielle -- Transport et manutention

Collection

Juliette Gauthier Barette

Donateur ou donatrice

Juliette Gauthier Barette

Catégorie / thème

Description de l’objet

Fragment en bois de chêne noir qui provient de l'épave du Marquis de Malauze.

Valeur de l’objet

L'objet témoigne d'un événement historique majeur dans l'histoire du Québec. En l'occurrence, il s'agit ici de la bataille de la Ristigouche, qui se déroule en 1760 à l'embouchure de la rivière du même nom. Cette bataille constitue le dernier droit des forces françaises sur leur colonie, mais également un moment névralgique dans la migration de la population acadienne sur les rives de la baie des Chaleurs. Le Marquis de Malauze est l'un des trois navires français ayant participé à la bataille de la Ristigouche avec le Machault et le Bienfaisant.

L'objet témoigne aussi d'une figure gaspésienne importante, soit le père Pacifique de Valigny, missionnaire des Mi'gmaqs de Listuguj de 1894 à 1931. Il dessert également les paroisses de Pointe-à-la-Garde et de Saint-Fidèle. Pacifique de Valigny est également linguiste de la langue mi'gmaq et, avec l'aide des paroissiens de Listuguj, a posé le plus ancien geste en faveur du patrimoine submergé au Québec, soit la sortie de l'eau du Marquis de Malauze.

En savoir plus

Entre 1936 et 1939, le père Pacifique de la mission de Sainte-Anne-de-Restigouche prend l'initiative de sortir de l'eau le fond du navire que l'on croit être le Marquis de Malauze, soit des parties des cabines, des mâts, des ponts, de la coque et de la quille. L'ensemble est reconstruit pour être exposé au coeur du village de Listuguj, mais l'exposition aux intempéries entraîne la dégradation de la coque et des chevilles en métal.

Des travaux archéologiques sont réalisés sur la Ristigouche à partir de 1966 par la Direction des parcs nationaux du Canada. En 1969, l'épave du Machault est localisée à l'aide d'une prospection au magnétomètre sur la glace, en même temps que celle du Bienfaisant. Le Machault est privilégié pour les travaux archéologiques en raison de son meilleur état de conservation et de sa fonction militaire. Des fouilles importantes y sont réalisées de 1969 à 1972, les premières fouilles subaquatiques d'envergure au Canada.

En 1985, le conservateur au Musée maritime du Québec étudie les vestiges architecturaux. Il recommande leur démantèlement et l'entreposage des pièces du navire dans un hangar, afin de limiter la dégradation causée par les intempéries et le vandalisme. En 1987, l'épave est démantelée et elle est depuis entreposée dans un hangar à côté de l'église Sainte-Anne de Listuguj. (https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=93215&type=bien)

L'épave du Marquis de Malauze est le vestige d'une frégate en bois (navire marchand de 354 tonneaux) construite vers 1745 et coulée le 8 juillet 1760. L'épave se compose d'un fond de carène, des ponts et de quelques artéfacts dont deux canons, des boulets, des balles, de la quincaillerie métallique et un tonneau de goudron. La majeure partie de l'épave, composée de 130 pièces de bois, a été sortie de l'eau et se trouve en pièces détachées dans un hangar à côté de l'église de la communauté Mi'gmaq de Listuguj en Gaspésie.