Centre du Québec
Le premier groupe d’Acadiens qui arrive dans la région en 1758 est composé de familles provenant de Québec. L’abbé Le Guerne les installe dans la seigneurie de Bécancour, au sud du lac Saint-Paul. Ce secteur, nommé Bois des Acadiens ou Village des Acadiens, est desservi par la paroisse de Nicolet. Un deuxième groupe, sous la direction de Michel Bergeron, arrive dans la seigneurie Godefroy. Les membres de ce groupe fuient Sainte-Anne-desPays-Bas (Frédéricton) après que les Britanniques en ont pris possession en 1758-1759. Ils remontent la rivière Saint-Jean vers Cacouna pour aboutir à Bécancour.
Le troisième groupe d’arrivants qui débarquent à partir de 1767 est celui des déportés de retour des colonies américaines; ils développent la seigneurie de Roquetaillade. On retrouve d’ailleurs, dans les registres paroissiaux de la région, plusieurs réhabilitations de baptêmes et de mariages contractés durant la déportation qui sont officialisés par l’Église catholique.
Dès 1787, ces trois groupes réclament un territoire bien à eux qu’ils désignent déjà sous le toponyme Sainte-Marguerite ou Godefroy. Ils obtiennent gain de cause en 1802. Le clergé le nomme d’office Saint-Grégoire-le-Grand. Une liste publiée en 1803 fait état de 303 familles, en majorité d’origine acadienne, soit une population de 1 500 personnes environ. Depuis 1965, cette paroisse fait partie intégrante de la ville de Bécancour. D’autres Acadiens s’implantent également à Saint-Pierre-les-Becquets et à Gentilly.
Aujourd’hui, Bécancour affiche fièrement ses origines acadiennes avec une chaise géante peinte aux couleurs de l’Acadie et un immense drapeau acadien hissé au haut d’un mât de 100 pieds.
Des familles pionnières, nous retrouvons encore aujourd’hui des Béliveau, Bergeron, Champagne, Cormier, Désilets, Doucet, Hébert, Landry, Leblanc, Pellerin et Richard.
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Bécancourt (secteur Saint-Grégoire)
Bécancourt (secteur Saint-Grégoire)
Liés au Grand Dérangement, les Acadiens arrivent et s’établissent, en trois vagues successives, dans les seigneuries contiguës de Bécancour, Godefroy et Roquetaillade. Ils proviennent de Beaubassin (Nouvelle-Écosse), de Sainte-Anne-des-Pays-Bas (Nouveau-Brunswick) et des colonies anglo-américaines.
Dès 1758, certains d’entre eux s’installent sur le territoire de la seigneurie de Bécancour, au sud du lac Saint-Paul. Un deuxième groupe arrive, vers 1764, dans la seigneurie Godefroy. Certains choisissent de joindre amis et familles et développent la seigneurie de Roquetaillade à partir de 1767.
Dès 1787, ces trois groupes réclament un territoire bien à eux qu’ils désignent Sainte-Marguerite ou Godefroy. Ces Acadiens tenaces obtiennent gain de cause en 1802; les autorités civiles et religieuses leur octroient une église et une paroisse bien à eux. Le clergé la nomme d’office Saint-Grégoire.
Afin d’établir la contribution des propriétaires à la construction de l’église de Saint-Grégoire, une liste publiée en 1803 fait état de 303 familles, à majorité acadienne, soit une population de 1500 personnes environ. Ils s’appelaient : « Arcennaux, Belliveaux, Bergeront, Bourg, Cormier, Hébert, Héon, Leblanc, Leprince, Pellerient, Poierrier, Richarre, Vigneaux…»
En 1965, cette paroisse devient une partie intégrante de la Ville de Bécancour. Le secteur Saint-Grégoire conserve la mémoire du fait acadien en attribuant des noms signifiants à ses rangs, rues et boulevards : boulevard Port-Royal, rivière Sainte-Marguerite, rue Hébert, rang Thibodeau, etc.
Les descendants de ces réfugiés acadiens forment une des plus importantes communautés acadiennes au Québec.
Texte rédigé ou colligé par Jeanne-d’Arc Hébert, Barbara Dubuc et le Musée acadien du Québec.
Monument de l'Odyssée acadienne
Lieu d’intérêt
4100, avenue Port-Royal
Le monument fait partie du projet de commémoration internationale du Grand Dérangement, chapeauté par la Société Nationale de l’Acadie. Cette entreprise a pour but de souligner l’odyssée du peuple acadien. En 2018, seize monuments sont déjà érigés, dont cinq au Nouveau-Brunswick, trois en Nouvelle-Écosse, un à l’Île-du-Prince-Édouard, un à Terre-Neuve-et-Labrador, quatre au Québec, un en Louisiane et un à Miquelon (France).
La Ville de Bécancour, en collaboration avec la Société acadienne Port-Royal et la Commission de l’Odyssée acadienne, dévoile le tout premier monument de l’Odyssée acadienne au Québec le 14 août 2011. Quelques centaines de personnes participent à cette cérémonie se déroulant devant le presbytère de Saint-Grégoire. Le texte décrit les arrivées successives de trois groupes d’Acadiens venus s’installer sur le territoire des seigneuries Godefroy, de Bécancour et de Rocquetaillade. Il témoigne de l’arrivée massive d’Acadiens, entre 1755 et 1767, sur un territoire qui forme aujourd’hui une des plus importantes communautés acadiennes au Québec.
Texte rédigé ou colligé par Diane Robert et le Musée acadien du Québec
Vieux Moulin de Saint-Grégoire
Lieu d’intérêt
4060, avenue Port-Royal
Ce moulin à vent est construit entre 1808 et 1810 sur les bords de la rivière Marguerite, dans le haut du village. Joseph Bourg, charpentier-maçon, l’érige pour le sieur Étienne LeBlanc, seigneur de Godefroy. Jusqu’en 1843, les paysans y font moudre leur grain pour obtenir de la farine.
Grandement endommagé par le temps, le moulin cesse de fonctionner vers 1875. Rendu inopérant, il est colmaté et conservé comme vestiges. Non entretenu, le moulin se détériore au fil des ans. En 1957, le Vieux Moulin à vent est reconnu monument historique et, en 1961, il est classé immeuble patrimonial par le ministère de la Culture et des Communications du Québec. Afin de le conserver, un comité de citoyens entame plusieurs démarches dès 1988. Leurs nombreux efforts permettent sa reconstruction en 1993, avec ses pierres d’origine, sur le site historique du village.
De 1994 à 2006, la Corporation du Vieux Moulin de Saint-Grégoire, devenu la Société acadienne Port-Royal, y présente différentes expositions. En 2007 a lieu l’inauguration de l’exposition Les Acadiens à Saint-Grégoire. Un étage du bâtiment est également consacré à l’histoire du moulin.
Texte rédigé ou colligé par Barbara Dubuc, Jeanne d’Arc Hébert et le Musée acadien du Québec
Église de Saint-Grégoire-le-Grand
Lieu d’intérêt
4100, Port-Royal
La construction de l’église de Saint-Grégoire-le-Grand s’échelonne de 1803 à 1806. En 1811, les marguilliers de la paroisse font l’acquisition du tabernacle de l’église des Récollets de Montréal, une œuvre attribuée à Charles Chaboulié, et de son retable, pièce maîtresse de l’église, contre lequel le tabernacle est adossé. Cet ornement, créé en 1713 par le sculpteur flamand Jan Jacques Bloem, dit Leblond, vient enrichir le décor de l’église de Saint-Grégoire-le-Grand. En 1812, on confie au sculpteur Urbain Brien, dit Desrochers, le soin de concevoir le reste du décor. Des Acadiens du milieu participent à la construction et à l’ornementation de l’église, notamment le maître charpentier Jean-Baptiste Hébert ainsi que le menuisier et sculpteur Augustin Leblanc.
Cette église, la plus ancienne du diocèse de Nicolet, est aujourd’hui considérée comme un joyau de l’architecture religieuse du Québec en raison de la richesse de son mobilier et de son décor. De style néoclassique, l’église de Saint-Grégoire-le-Grand est classée immeuble patrimonial en 1957 par le ministère de la Culture et des Communications du Québec. Vingt-trois objets patrimoniaux, classés en 1965, y sont conservés. Ce lieu de culte bénéficie d’une aire de protection depuis 1978.
Texte rédigé ou colligé par Ghislaine Beaudry et le Musée acadien du Québec
Source : Les cahiers nicolétains, vol 2 no 4, décembre 1980. Répertoire du patrimoine culturel du Québec © Ministère de la Culture et des Communications, 2007
Manoir Hébert
Lieu d’intérêt
20200, boulevard des Acadiens
Ce manoir, construit par Jean-Baptiste Hébert vers 1840-1845, présente une allure monumentale avec ses deux niveaux en pierre, ses huit ouvertures en façade ainsi que ses deux imposantes cheminées latérales. L’allure bourgeoise de cette demeure témoigne de la notoriété acquise dans la communauté par son constructeur et propriétaire.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
Jean-Baptiste Hébert (1779-1863)
Personnalité
Né à Bécancour, Jean-Baptiste Hébert est cultivateur, comme son père. Talentueux et ambitieux, il devient maître charpentier et entrepreneur en construction. Sa renommée est telle qu’on lui confie la construction des églises de Saint-Grégoire, de Saint-Louis, de Saint-François-du-Lac et de Saint-Roch-des-Aulnaies, ainsi que celle du Séminaire de Nicolet, de l’église et du presbytère de Saint-Pascal de Kamouraska et du couvent de Kamouraska.
Hébert mène aussi une carrière militaire. Il est capitaine dans le 3e bataillon de milices de Bécancour et commande la compagnie de Saint-Grégoire de Nicolet pendant la guerre de 1812. Il obtient ensuite le grade de major. Marguillier à maintes reprises, il occupe également la fonction de juge de paix.
Parallèlement à ces activités, Hébert participe activement à la vie politique. En 1808, 1809 et 1810, il est élu député de Buckingham à l’Assemblée législative de la province du Bas-Canada. Il quitte la politique durant quelques années, puis remporte les élections partielles de 1835 et devient député de Nicolet. Hébert est emprisonné le 4 février 1838 en raison de sa participation à la rébellion des patriotes; il est libéré le 27 du même mois. Son engagement politique se termine en 1838.
Il décède à Kamouraska à l’âge de 83 ans.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
Monument des Belliveau-Béliveau
Lieu d’intérêt
4000, boulevard de Port-Royal
Le monument est inauguré lors du rassemblement des familles Belliveau et Béliveau. C’est sous la présidence d’honneur de Jean Béliveau et de Véronique Béliveau qu’il est dévoilé le 21 juillet 1984. Plus de 2 500 personnes venues du Canada et des États-Unis assistent à l’événement et rendent ainsi hommage à leur ancêtre, Antoine Belliveau.
Le monument est formé d’un cube de granit vert foncé, symbole de la force de cohésion des familles.
Hommage à nos ancêtres
Antoine Belliveau, venu de La Chaussée, France en 1644, établi à Port-Royal en Acadie, époux de Marie-Andrée Guion vers 1650.
Les familles Belliveau et Béliveau d’Amérique
Jean-Baptiste Belliveau et Marguerite Melanson, déportés à Boston en 1755, établis à Bécancour (Saint-Grégoire) vers 1765.
Joseph Belliveau, époux de Marie Gaudet, puis de Marie Bourg, déporté à Boston en 1755, établi à Bécancour vers 1766.
Charles Belliveau et Osithe Dugas, déportés à Boston en 1755, établis à
Saint-Jacques de l’Achigan en 1767.
Les Béliveau du Canada et des États-Unis ont comme premier ancêtre au Québec, l’un ou l’autre de Joseph, Jean-Baptiste ou Charles Bélliveau.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
Société acadienne Port-Royal
Institution
4060, boulevard de Port-Royal
819 233-4411
www.sapr.ca
La Société acadienne Port-Royal est née sous le nom de la Corporation du Vieux Moulin de Saint-Grégoire en mars 1993. Ce n’est qu’en 2011 que la corporation adopte la nouvelle appellation que nous lui connaissons aujourd’hui.
Mission et mandat
La Société acadienne Port-Royal (SAPR) a pour mission d’assurer la diffusion, la promotion et le rayonnement de l’histoire de l’Acadie et du patrimoine acadien régional. Desservant une importante région d’accueil pour de nombreux Acadiens déportés ou ayant fui les autorités britanniques, la SAPR a pour mandat de mettre en valeur l’héritage acadien de la Ville de Bécancour, tout en faisant connaître la contribution des Acadiens au développement des régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
Pour ce faire, elle présente quatre expositions dans trois lieux différents et développe un important centre de documentation sur la généalogie.
Texte rédigé ou colligé par Sylvie Lessard et le Musée acadien du Québec
Festicadie
Événement
Ce festival est né en 2009 afin de rendre hommage aux premiers bâtisseurs acadiens de Saint-Grégoire. Chaque année à la mi-août, de nombreuses activités se déroulent tout au long d’une fin de semaine. Le tout démarre bruyamment le vendredi par le défilé du grand tintamarre. Il s’agit d’une tradition du moyen-âge qui consiste à faire du bruit pour marquer des événements tristes ou joyeux, toute la population est invitée à faire du bruit dans les rues de Saint-Grégoire avec des instruments improvisés. Les gens sont également conviés à décorer leurs maisons situées sur le parcours du défilé. Les enfants comme les plus grands font la fête maquillée et vêtue de costumes aux couleurs du drapeau acadien. Le dimanche entre la messe acadienne et la criée sous le parvis de l’église une gerbe de fleurs est déposée au pied du monument de l’odyssée acadienne par la famille acadienne de l’année.
Nicolet
Congrégation des Sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge
Institution
251, rue Saint-Jean Baptiste
613 933-9755
www.sasv.ca
Vers 1850, le curé de Saint-Grégoire-le-Grand, l’abbé John Harper, cherche à scolariser les filles de la paroisse en faisant appel aux communautés religieuses enseignantes. Devant le refus de la congrégation de Notre-Dame, l’abbé reçoit l’autorisation de l’évêque de fonder une congrégation religieuse enseignante à Saint-Grégoire. Il choisit de jeunes filles de la paroisse déjà qualifiées pour l’enseignement. En 1853, quatre aspirantes religieuses tentent l’expérience : Léocadie Bourgeois devient Mère de l’Assomption, Mathilde Leduc, Mère Sainte-Marie, Julie Héon, Mère de Jésus, et Hedwige Buisson, Mère Saint-Joseph. Les trois premières aspirantes sont d’origine acadienne.
Le 17 août 1857 marque l’érection de la congrégation séculière sous le nom de sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge. La devise de cette communauté religieuse : Respice Stellam, Voca Mariam (« Observez l’étoile, invoquez Marie ») définit sa nature, soit une congrégation mariale. Ces religieuses, qui excellent dans les arts et la musique, forment plusieurs générations de femmes au Québec, au Canada, aux États-Unis, au Japon, au Brésil et en Équateur. En 2014, elles rayonnent toujours à travers le monde.
Dans l’ancien couvent de Saint-Grégoire, une exposition conçue par le Musée des religions du monde présente leur mission, leurs débuts et leur installation.
Texte rédigé ou colligé par Jeanne-d’Arc Hébert et le Musée acadien du Québec
Nous joindre
95, avenue Port-Royal, Bonaventure, G0C 1E0
[email protected]
418 534-4000 | Sans frais : 1 833 920-3900
HORAIRE
MUSÉE FERMÉ : 21 décembre au 6 janvier inclusivement. Joyeuses fêtes !
mardi au vendredi : 9 h à 12 h + 13 h à 16 h
dimanche : 13 h à 16 h
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