Manicouagan

Au début des années 1840, des armateurs jersiais engagent des Acadiens madelinots pour aller pêcher sur la Côte-Nord. L’installation permanente de ceux-ci remonte aux années 1850. Probablement quelques-unes de ces familles iront plus vers l’ouest et migrent vers la région du Manicouagan. 

Signe de l’histoire acadienne, le toponyme de la ville de Baie-Comeau est lié à la famille de Napoléon-Alexandre Comeau.

Des familles pionnières originaires des Îles-de-la-Madeleine, nous retrouvons encore aujourd’hui des Bourgeois, Chevarie, Chiasson, Cormier, Deraspe, Landry, Lapierre et Vigneault.

Veuillez appuyer sur un nom dans la liste ci-dessous pour vous rendre directement à sa section attitrée. 

Baie-Comeau

Godbout

Baie-Comeau

Maison du patrimoine Napoléon-Alexandre-Comeau

Institution

2, Place de La Salle, Baie Comeau.

Nommée en l’honneur de cet illustre personnage en 1998, la maison du patrimoine Napoléon-Alexandre-Comeau abrite les archives municipales et le centre d’archives historiques de la Société historique de la Côte-Nord. Cet organisme met à la disposition du public une documentation importante sur l’histoire régionale et la généalogie. La Société y présente également des expositions estivales.

Sur la façade de la maison, il est possible d’admirer une grande peinture illustrant Napoléon-Alexandre Comeau et à l’intérieur, un buste en bronze réalisé par l’artiste François Corriveau.

Texte rédigé ou colligé par le Musée acadien du Québec.

Godbout

Monument Napoléon-Alexandre Comeau

Lieu d’intérêt

Entrée de la municipalité, Godbout, Manicouagan

Le monument Napoléon-Alexandre Comeau est une initiative de la Société Provancher d’histoire naturelle du Canada pour rendre hommage à ce héros légendaire de la Côte-Nord qui a consacré sa vie à sauvegarder la nature et à aider les gens de sa région grâce à ses multiples talents. Le monument en bronze est érigé à l’automne 1926 sur un terrain donné par la famille. L’inauguration officielle a finalement lieu en 1998 à l’occasion du 150e anniversaire de sa naissance.

L’œuvre a été conçue par David-Alexis Déry, grand admirateur de Comeau, et réalisée par Jean Bailleul, premier directeur de l’École des Beaux-arts de Québec. Les scènes en bas-relief du monument évoquent les exploits du héros : la capture de 57 saumons le 9 juillet 1874, le double coup du tireur dans une envolée de canards, la visite de l’accoucheur précédée de la cigogne et, enfin, la dramatique traversée sur les glaces du Saint-Laurent en 1886.

Une réplique du monument est aussi installée à Québec.

Humble enfant du Nord, il sut avec autorité lire dans le grand livre de la nature tout en servant les siens et son pays.

Texte rédigé ou colligé par le Musée acadien du Québec
Napoléon-Alexandre Comeau

Personnalité

Napoléon-Alexandre Comeau, héros légendaire de la Côte-Nord, est naturaliste, géologue, ornithologue, maître de poste, télégraphiste, photographe, auteur, guérisseur et même accoucheur, inspecteur de la chasse et de la pêche, guide, trappeur, voyageur et gardien de rivière.

Ses ancêtres acadiens sont Pierre Comeau et Rose Bayols de Port-Royal dont quelques descendants s’établissent, au Nouveau-Brunswick, vers 1730, dans la région des Trois-Rivières : Chipoudie, Petcoudiac et Memramkouke. Comeau et Marie Babineau, les grands-parents de Napoléon-Alexandre, sont à Petitcodiac au recensement de 1752. En septembre 1755, suite à l’attaque des Anglais venus détruire les hameaux acadiens de la rivière Petcoudiac, plusieurs familles acadiennes réussissent à fuir avec l’officier Boishébert vers Miramichi, puis vers Québec en 1756. Comeau et sa famille se réfugient à Saint-Gervais de Bellechasse en 1756 où une terre leur est concédée.

Napoléon-Alexandre Comeau, fils d’Antoine-Alexandre Comeau, employé de la Compagnie de la Baie d’Hudson, et de Mary Lucie Hall, dite Bédard, d’origine irlandaise, nait le 11 mai 1848 au poste des Îlets-Jérémie (Colombier, Québec).

Napoléon-Alexandre est un homme doté d’une intelligence hors du commun. Très jeune, il démontre d’impressionnantes aptitudes pour les langues. À peine adolescent, il parle couramment le français, l’anglais, le montagnais, le naskapi et l’inuktitut. À l’âge de 12 ans, ses notions de la faune et de la flore ainsi que ses aptitudes personnelles le qualifient comme surveillant de la rivière Godbout (une des rivières à saumon du Québec qui, à l’époque, est un territoire de pêche privé), poste qu’il occupe durant 60 saisons de pêche.

Le 14 juin 1871 à Betsiamites, il épouse Marie-Antoinette Labrie (décédée en 1889), puis le 23 novembre 1889, à la Rivière-Pentecôte, Victoria Labrie, sa belle-sœur avec laquelle il a 12 enfants. Il décède le 17 novembre 1923 à Godbout.

Grâce à des connaissances anatomiques acquises de façon autodidacte et une formation sommaire auprès de deux médecins de l’hôpital Jeffery Hale de Québec, il donne les soins de base à des dizaines de familles pionnières et autochtones. Au cours de sa carrière de « sage-homme » reconnu, il effectue quelque 200 accouchements. Le gouvernement l’encourage en lui fournissant de l’équipement et des médicaments.

Vers la fin des années 1870, il exerce différentes activités administratives pendant de nombreuses années : il est simultanément maître de poste, agent des pêcheries et agent du télégraphe pour les hameaux de sa région. Il collabore avec des chercheurs de l’université Laval à Québec et de la Smithsonian Institution de Washington, en particulier par son inventaire des oiseaux de la région de Pointe-des-Monts, paru en 1882 dans le Bulletin of the Nuttall Ornithological Club de Cambridge, au Massachusetts.

En janvier 1886, les frères Labrie sont piégés en pleine tempête dans les eaux tumultueuses du Saint-Laurent. Napoléon-Alexandre et son frère vont à leur secours et luttent pendant deux jours contre des conditions climatiques extrêmes. À bord d’un simple canot, après avoir parcouru plus de 60 kilomètres, ils accostent à Cap-Chat, sur la rive sud, où ils sont accueillis en héros. Le gouvernement canadien décore Napoléon-Alexandre et son frère pour leurs actes de bravoure.

Napoléon-Alexandre Comeau publie de nombreux articles dans le National Geographic Magazine de Washington et le Forest and Stream de New York. En 1909, il fait paraître un ouvrage en anglais intitulé Life and sport on the north shore of the lower St.Lawrence and gulf qui est réédité en 1923 et 1954 et traduit en français en 1945. Ce livre témoigne d’une grande expertise de l’ornithologie et des ressources halieutiques de cette région et du Labrador.

Le gouvernement fédéral le nomme co-responsable d’une enquête, qui a lieu en 1914, sur les pêcheries de la région de la baie d’Hudson. Il participe activement, dans les années suivantes, à l’élaboration de l’entente canado-américaine sur les oiseaux migrateurs. Il est membre actif et conférencier de la Société Provancher d’histoire naturelle du Canada qu’il contribue à fonder en 1919 et de l’American Ornithologists’Union.

En 1927, quatre ans après la mort de Napoléon-Alexandre Comeau, la Société Provancher d’histoire naturelle du Canada inaugure un monument à sa mémoire à l’entrée de la municipalité de Godbout. Une réplique de ce monument est installée au Jardin zoologique de Québec en 1933. Une plaque commémorative, installée dans la chapelle des Îlets-Jérémie en 1948, rappelle le lieu de naissance de Napoléon-Alexandre Comeau. Le 15 août 1998, la Société canadienne des postes émet un timbre à l’occasion du 150e anniversaire de sa naissance. En 2011, le Musée de la pêche à la mouche de Montréal met sur pied la fondation Napoléon-Alexandre Comeau destinée au financement de ses activités. À Godbout, le Musée amérindien et inuit, fondé en 1978, occupe le premier bureau de poste, un bâtiment quasi centenaire qui appartenait à la famille de Napoléon-Alexandre Comeau.

La Maison du patrimoine Napoléon-Alexandre-Comeau (Baie-Comeau), la Forêt d’enseignement et de recherche Comeau (territoire de 3000 hectares en Minganie) ainsi que la rue Comeau à Sept-Îles honorent la mémoire de Napoléon-Alexandre Comeau. La toponymie de la ville de Baie-Comeau est liée à sa famille : le nom de la ville et le boulevard Comeau.

Texte rédigé ou colligé par Jacques Gaudet

 

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