Portrait photographie de Françoise Bujold en noir et blanc sur papier glacé. Vue latérale de Françoise allumant une lampe à l'huile sur un bateau et cigarette à la main. Plan d'eau avec le site du Banc de pêche de Paspébiac à l'arrière.

Photographie protégée par le droit d'auteur. Reproduction interdite.

L'objet témoigne de la participation de personnes d'origine acadienne à l'effervescence artistique, politique et sociale du Québec. En effet, l'objet témoigne de l'œuvre de Françoise Bujold, artiste acadienne originaire de Bonaventure. À travers l'ensemble de son œuvre, Françoise Bujold fait rayonner les particularités culturelles gaspésiennes, à commencer par les communautés qui constituent la région, la richesse de la langue gaspésienne et son territoire. La photographie témoigne du quotidien et des activités de documentation de Françoise Bujold.

Cette photographie a été prise à Paspébiac. Il s'agit de l'une de seules photographies dont le lieu peut être correctement identifié. Après analyse des bâtiments par le conservateur Jeannot Bourdages, elle aurait été prise entre 1955-1960. En effet, le bâtiment que l'on voit derrière Françoise est le CRC. En 1960, un bâtiment se rajoute en face du CRC, obstruant sa vue à partir de la mer. Dans tous les cas, la photographie doit avoir été prise avant 1964, avant le grand feu de Paspébiac.

Françoise Bujold (1933-1981) est la fille d'Oscar Bujold et de Elise Grenier. Elle est une artiste multidisciplinaire originaire de Bonaventure ; écrivaine, poétesse et artiste. Il s'agit de la première femme, avec Marie Anastasie, à poursuivre des études à l'Institut des arts graphiques de Montréal. Elle apprendra les arts graphiques avec Albert Dumouchel, le graphisme et la mise en page avec Gilles Robert et la séparation des couleurs avec Arthur Gladu. Au cours de sa vie, elle publiera 9 recueils de poésie, 5 articles, et écrira des contes. Elle animera et exposera pendant près de vingt ans au Centre d'art de Percé. Elle donnera aussi des ateliers de gravures avec les Mi'gmaqs de Gesgapegiag, desquels émergeront deux recueils : Une fleur debout dans un canot (1962) et La naissance du soleil (1966). Elle réalise aussi un film avec Jacques Godbout avec des Mi'gmaqs de Gesgapegiag, Le monde va nous prendre pour des sauvages. Dans ses dernières années de carrière, en 1979, elle séjourne à Miguasha pour dessiner des fossiles. Elle décède en janvier 1981.