Îles-de-la-Madeleine
Vingt-deux Acadiens de l’Isle Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) engagés vers 1761 par Richard Gridley, un colonel bostonnais qui reçoit un permis de pêche et de chasse aux phoques pour services rendus à la Couronne britannique, sont les premiers à s’établir aux Îles-de-la-Madeleine.
Au début des années 1790, 250 autres Acadiens réfugiés aux îles Saint-Pierre-et-Miquelon prennent le large vers les Îles-de-la-Madeleine sous la gouverne de l’abbé Jean-Baptiste Allain.
Les Îles-de-la-Madeleine sont d’abord annexées à Terre-Neuve, en 1763, avant de passer sous la juridiction du Québec, en 1774, par l’Acte de Québec. En 1798, Isaac Coffin en obtient la concession et oblige les insulaires à payer des rentes pour occuper les terres qu’ils ont défrichées et qu’ils occupent depuis de nombreuses années. À cette domination féodale s’ajoute celle des marchands sur les pêcheurs. Ces misères et ces injustices expliquent la migration continuelle de ces Acadiens vers de nouvelles terres. Une fois de plus, ils s’expatrient vers la baie Saint-Georges à Terre-Neuve, sur la Côte-Nord, à Lac-au-Saumon dans la vallée de la Matapédia, au Saguenay et, finalement, en Abitibi-Témiscamingue, à L’Île-Népawa.
Aujourd’hui, les Madelinots d’origine acadienne forment près de 86% de la population. Nous retrouvons en grand nombre des Arseneau, Boudreau, Gaudet, Poirier, Bourgeois, Petitpas, Cormier, Richard, Cyr, Hébert et Vigneau.
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Havre Aubert
Musée de la Mer
Institution
Le Musée de la Mer est un musée d’histoire, surplombant un lieu profondément lié au patrimoine madelinot : La Grave. C’est là où l’histoire des Îles-de-la-Madeleine commence.
Le musée raconte cette histoire et celle des insulaires. Il s’érige en sentinelle, tout comme un phare, sur cette route d’eau par laquelle pionniers et conquérants abordent le continent. Le musée présente les particularités d’une culture francophone acadienne, qui s’épanouit sur un archipel entouré des provinces maritimes majoritairement anglophones, au milieu du golfe Saint-Laurent.
Le musée se distingue par ses collections portant sur la pêche, la navigation, les naufrages et la vie quotidienne des Madelinots : pêcheurs, capitaines, marins, matelots, agriculteurs, maîtres et maîtresses d’école ou de poste, marchands, journaliers, infirmières ou docteurs.
Frédéric Landry, un passionné d’histoire et de muséologie, auteur de nombreux livres sur les Îles, est le fondateur du Musée de la Mer. Il y œuvre en tant que directeur général pendant près de 33 ans, de sa création en 1969 à 2001, année de sa retraite. Il décède le 28 mars 2012, après avoir assisté à l’inauguration de son « nouveau » Musée de la Mer, rénové et agrandi.
Le 30 juin 2013 marque le 40e anniversaire de l’implantation du Musée de la Mer en son lieu actuel, le Cap Gridley. Pour souligner l’événement : le dévoilement de la nouvelle exposition permanente VIVRE AUX ÎLES – VIVRE LES ÎLES. Elle traite de tous les aspects de l’histoire des Îles et de la vie des Madelinots, d’empremier à nos jours, sous l’angle identitaire de ce peuple maritime et insulaire, deux aspects indissociables de cette culture riche et de ce patrimoine vivant. L’exposition permanente met en lumière les collections du Musée de la Mer : plus de 5000 artéfacts et photographies anciennes qui racontent la vie dans les Îles, en plus des documents écrits, audiovisuels et cartographiques.
Texte rédigé ou colligé par Michelle Joannette et le Musée acadien du Québec
Plaque Charles-Nazaire Boudreau
Lieu d’intérêt
Église de Notre-Dame-de-la-Visitation
300, chemin d’en Haut
Une plaque commémorant l’œuvre de Charles-Nazaire Boudreault est située dans l’entrée de l’église de Notre-Dame-de-la-Visitation.
À la mémoire du Rév. Charles Nazaire Boudreault, premier prêtre des Îles de la Madeleine, fondateur de cette église, décédé le 14 du mois de juin 1888, à l’âge de soixante huit ans. Ceux qui, enseignant la justice à un grand nombre, seront comme les étoiles dans les perpétuelles éternités. Ses anciens paroissiens reconnaissants. R.I.P.
Source
- Écrits de Pierre-Cornélius Carbonneau, Rose-Délima Gaudet: Odyssée missionnaire, 1720-1900
- Dennis Boudreau, Dictionnaire généalogique des familles des Îles de la Madeleine, 1760-1948
Texte rédigé ou colligé par Pauline Carbonneau et le Musée acadien du Québec
Site historique de La Grave
Lieu d’intérêt
966 QC-199, Havre-Aubert, Îles-de-la-Madeleine.
La Grave est un site patrimonial relié à l’activité traditionnelle de la pêche. Le mot grave désigne l’étendue de galets située près de la mer. C’est là où l’histoire des Îles-de-la-Madeleine commence, sur l’île du Havre Aubert.
Les premiers à avoir visité La Grave, le font pour se mettre à l’abri. Au temps de la marine à voile, les marins qui traversent le golfe du St-Laurent peuvent y havrer en cas de tempête. Ensuite, cet endroit devient un lieu de transformation et de conservation pour les produits de la pêche.
Pendant le 16e siècle, l’endroit est fréquenté par des Amérindiens, venant du continent, des Basques, Bretons et Normands, qui font sécher leurs prises sur la grave.
Vers 1760, Richard Gridley établit aux Îles un poste de pêche et de chasse aux morses. Il l’exploite jusqu’en 1765. Il engage pour ce faire un groupe d’Acadiens. Ce sont les premiers occupants permanents des Îles. Le premier noyau de peuplement sédentaire grossit rapidement avec l’arrivée d’autres réfugiés de la déportation des Acadiens.
Tout le long de la berge, on y compte des cabanes servant de lieu d’entreposage pour les équipements de pêcheurs. L’endroit est bordé de petits commerces, à travers les entrepôts et les salines. Les habitants de l’archipel s’y rendent pour faire provision : farine, viande salée, vaisselle et tissu.
Pendant près de deux siècles, le site de La Grave est utilisé pour le débarquement, la transformation, le salage et le séchage du poisson.
Les travailleurs de la mer n’occupent plus ce site, mais plusieurs bâtiments témoignent de leurs activités d’autrefois, même si la vocation est modifiée. Par exemple, une saline sert d’atelier pour un artisan, tandis que le magasin général devient un sympathique café et l’usine de poisson, un aquarium.
Aujourd’hui, La Grave désigne un groupe de bâtiments historiques et de boutiques, un lieu qui fait partie intégrante de l’univers collectif des Madelinots.
La Grave est classé site patrimonial, en 1983, par le Ministère de la Culture et des Communications.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
L’abbé Charles-Nazaire Boudreau
Personnalité
L’abbé Charles-Nazaire Boudreau est le premier prêtre acadien né aux Îles-de-la-Madeleine. Après ses études classiques au Séminaire de Sainte-Thérése et de théologie au Grand Séminaire de Montréal, il est ordonné prêtre en 1848. Un an plus tard, il revient aux Îles et prend la tête de la paroisse Notre-Dame-de-la-Visitation, qu’il dirige jusqu’en 1888.
L’abbé Boudreau fait construire le premier sanctuaire à Bassin et une magnifique église en bois à Havre-Aubert. Il est aussi le maître d’œuvre d’un couvent construit à Havre-Aubert (1876) dans le but de former des institutrices, mais les religieuses vont plutôt s’établir à Havre-aux-Maisons. Le couvent sert de presbytère jusqu’à sa démolition en 1983. Il ouvre une école à L’Étang-du-Nord et une autre à Saint-Pierre-de-La Vernière.
Il paie les études de plusieurs jeunes, et lui-même donne des cours du soir. Voulant améliorer la vie de ses paroissiens, il soutient leurs revendications pour qu’ils puissent devenir propriétaires de leurs terres. En 1856, il fait construire un moulin à farine à Bassin. Il est le représentant officiel des Îles de la Madeleine à la Convention nationale des milieux francophones qui a lieu à Québec le 24 juin 1880 et aux Conventions nationales acadiennes de 1881 et de 1884. L’abbé Charles-Nazaire Boudreau meurt à Havre-Aubert.
Texte rédigé ou colligé par Musée acadien du Québec
© Collection Musée de la Mer
Butte de la Croix
Lieu d’intérêt
La première croix érigée sur l’une des buttes des Demoiselles est bénie par Mgr Plessis lors de sa visite aux Îles de la Madeleine, en 1811.
En 1934, les célébrations religieuses pour commémorer le passage de Jacques Cartier aux Îles commencent sur la Butte de la Croix. Une quinzaine de prêtres officient avec le curé de la paroisse. Après la bénédiction d’une nouvelle croix, une messe est célébrée dans la chapelle construite pour cette occasion.
Les cérémonies religieuses du 15 août en l’honneur de Notre-Dame-de-l’Assomption sont célébrées dans la chapelle au pied de la croix. Une statue de la patronne des Acadiens trône dans une grotte, sur le flanc de la Butte de la Croix, pour remercier tous les donateurs de leur appui lors de la construction de l’église actuelle de la paroisse Notre-Dame-de-la-Visitation.
Source
Pierre-Cornélius Carbonneau. Écrits divers
Texte rédigé ou colligé par Pauline Carbonneau et le Musée acadien du Québec
L’Étang-du-Nord
Église de Saint-Pierre-de-la-Vernière
Lieu d’intérêt
1329, chemin La Vernière.
Surnommée la cathédrale des Îles, l’église de Saint-Pierre-de-La Vernière est la deuxième plus grande église en bois de l’Amérique du Nord, la plus ancienne des Îles-de-la-Madeleine et un joyau du patrimoine architectural de cette région. Elle surplombe le paysage de l’île du Cap-aux-Meules et sert d’important point de repère terrestre et maritime.
La construction, qui débute en 1872 sur un terrain cédé par Augustin Nadeau, se termine en 1881. La charpente est bâtie avec du bois provenant d’un navire naufragé et qui est scié au cours de l’hiver à l’occasion de corvées. De 1900 à 1903, l’église est considérablement agrandie. Le curé de la paroisse de l’époque, Jérémie Blaquière, souhaite en faire le plus grand temple catholique des Îles. Il dessine les plans et supervise les travaux. L’église prend la forme d’une croix latine. Le bâtiment est frappé par la foudre à quelques reprises et fait l’objet de fréquentes restaurations auxquelles de nombreux paroissiens contribuent bénévolement.
L’église est classée immeuble patrimonial par le ministère de la Culture et des Communications du Québec en 1992.
Texte rédigé ou colligé par le Musée acadien du Québec
Fatima
La Mi-Carême
Événement
Venue du Moyen Âge, la Mi-Carême traverse les époques pour survivre en de rares endroits à travers le monde. Afin de donner un peu de répit pendant le carême, ce temps de jeûne et de pénitence, une trêve est instaurée pendant cette période, d’où le nom de Mi-Carême. Aux Îles-de-la-Madeleine, seul le village de Fatima a su préserver cette fête unique alliant déguisements, musique et joie de vivre.
Toute la maisonnée danse et fait bonne chère tout en essayant de découvrir qui se cache derrière les accoutrements plus drôles les uns que les autres. Certains les confectionnent encore eux-mêmes, souvent des mois d’avance et surtout, en cachette! D’autres optent pour le bon vieux costume, souvent improvisé, avec de vieux vêtements. Plusieurs greniers sont bien garnis de costumes ou d’éléments de déguisement. La plupart du temps, les masques sont achetés, sauf quelques exceptions. Il y a beaucoup d’ingéniosité, de couleurs et de surprises chaque année! Plusieurs personnes se préparent longtemps pour recevoir les mi-carêmeux. Ce divertissement collectif obtient encore aujourd’hui la faveur des Madelinots.
Texte rédigé ou colligé par Isabelle Cummings et le Musée acadien du Québec
© Isabelle Cummings
Écomusée de la Mi-Carême de Fatima
Institution
Faisant partie intégrante de l’héritage acadien des Îles-de-la-Madeleine, la Mi-Carême soulève depuis plusieurs années la curiosité des visiteurs qui fréquentent l’archipel.
Ouvert depuis juin 2010, cet écomusée est le fruit du travail d’une douzaine de bénévoles du comité de la Mi-Carême. Durant dix ans, ils ont déployé efforts et énergie pour développer cet endroit. C’est un lieu d’éducation et de sensibilisation pour mieux faire connaître ce volet unique et important du patrimoine vivant des Îles. La visite permet d’en apprendre davantage sur les origines de la Mi-Carême, sur la façon dont on la célèbre à Fatima et sur la place faite aux enfants dans cette fête. Une visite de l’Écomusée de la Mi-Carême, c’est une incursion au cœur d’une tradition vivante et une expérience culturelle sans pareille.
Texte rédigé par Isabelle Cummings et le Musée acadien du Québec
Nous joindre
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