Collection d’objets – Culture Matérielle

Télécharger l’image

Cornet à poudre | Powder Horn |

Informations sur l’objet

Période historique

c. 1810-1815

Dimensions

Largeur : 24,50 cm. Diamètre extérieur : 7,50 cm.

Classification

Outillage et équipement -- Chasse et pêche

Numéro d’accession

1987.1.1386

Division

Culture matérielle -- Armement, sciences et technologie -- Attirail

Collection

Evelyne Allard Landry

Donateur ou donatrice

Evelyne Allard Landry

Catégorie / thème

Description de l’objet

Un cordon et un bouchon en bois accompagnent l'objet. Translittération : J. C. ou L. C. La corne est une corne de bovidé.

Valeur de l’objet

L'objet a pu être utilisé dans deux contextes différents : la chasse et la défense.

Tout d'abord, l'objet témoigne d'un savoir-faire associé ou pratiqué traditionnellement par la population acadienne, soit la chasse. La chasse à la volaille (perdrix, sauvagine) et aux cervidés fait partie intégrante de la vie des Acadiens. Ces Acadiens se sont probablement inspirés de techniques de chasse traditionnelle mi'gmaq. La chasse est une activité complémentaire au piégeage, à la pêche et à l'agriculture et est toujours pratiquée aujourd'hui.

De même, l'objet témoigne du développement de la société acadienne et gaspésienne en général. En effet, les Acadiens ont fréquemment subi des dérangements, expropriations, déportations et attaques de toutes sortes. L'utilisation de corne (ou poire, ou pulvérin) à poudre témoigne de l'usage d'armes à feu destinées à la défense.

Ce cornet a l'avantage de garder la poudre au sec puisque la corne de bovidé est étanche, imperméable et résiste aux chocs. Les chasseurs et les militaires avaient en effet pour premier souci de conserver la poudre bien au sec.

En savoir plus

Les Acadiens ont subi à maintes reprises des dérangements qui ont mené à un grand fractionnement de la population. Durant la Déportation de 1755, ils subissent des déportations forcées vers des endroits variés d'Amérique du Nord et même d'Europe. En 1758, les troupes de Wolfe brûlent tous les postes de pêche de la Baie-des-Chaleurs, et de nombreux Acadiens présents sur le territoire ou en provenance d'autres territoires acadiens se réfugient dans un village temporaire, Petite-Rochelle (1758-1760), qui sera brûlé au cours de la Bataille de la Ristigouche. Petite-Rochelle était située entre Pointe-à-la-Garde et Pointe-à-la-Batterie. À la suite de la Bataille, de nombreux Acadiens se réfugient sur les rives de la Baie-des-Chaleurs et créent Bonaventure (1760) et Carleton (1767). Parmi les autres villages créés par les Acadiens au Québec entre 1756 et 1757, pensons à Saint-Gervais-de-Bellechasse, Saint-Grégoire, Saint-Jacques, Saint-Jean-sur-Richelieu, et d'autres communautés que l'on surnomme "Petites-Cadies". Dans ce contexte de guerre, de nombreux Acadiens doivent prendre les armes.

De nombreuses cornes à poudre sont préservées par différentes institutions muséales, dont au Musée McCord (https://collections.musee-mccord-stewart.ca/fr/objects/450380/no-title), à Pointe-à-Callières (https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=208290&type=bien), etc.

Les cornes à poudres tirent possiblement leur origine des Autochtones. Elles sont documentées dès le Régime français au Québec. Selon le ministère de la Culture et des Communications, "La corne à poudre est le compagnon du mousquet, de l'arquebuse, du fusil et du pistolet. Elle contient la poudre noire dont on remplit le barillet. Ces fragments proviennent d'un objet qui contient habituellement la poudre d'amorce, soit celle qui est en contact avec la mèche ou l'étincelle du silex et qui transmet le feu à la charge à travers l'oeil.". (https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=208290&type=bien)

Parmi les cornes à poudre notables détenues par les Acadiens, pensons à celle de Jacques Leblanc, préservée par l'Université de Moncton au Nouveau-Brunswick. Selon l'Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française, ce dernier avait été déporté à Boston en 1755 et il est un des rares Acadiens exilés qui soit revenu s’établir en Acadie après le Grand Dérangement. Il grava cette inscription sur la corne :

Jacques LeBlanc, fils de François La Petitcotie. Faite à Boston le 23 de mars, l’année 1762. (Traduction d’une prière en latin) : Priez pour nous Sainte Mère de Dieu afin que nous soyons dignes des promesses du Christ. Jésus et Marie. Il y a 4 ans et 9 mois mon père est mort, l’année 1761 (62?). (http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-661/Mus%C3%A9e_acadien_de_l%E2%80%99Universit%C3%A9_de_Moncton.html)